French

Extraits du guide qui servira “d’aperçu” sur le site internet afin de montrer comment accéder aux ressources et comment les trouver traduites en langues des signes britannique

La description des vidéos d’apprentissage sera aussi traduite en langue des signes britannique

  • Outils d’apprentissage indépendant

 

Ce guide est destiné aux professionnels de la santé mentale qualifiés (en anglais : AMHPs, Approved Mental Health Professionals) ainsi qu’aux interprètes travaillant ensemble sous la loi de 1983 concernant la santé mentale (Mental Health Act, MHA).

Ce guide est utile aux formateurs en santé mentale proposant des formations pour des qualifications approuvées dans l’exercice de professions concernant la santé mentale, des formations pour les professionnels déjà qualifiés, et des formations continues, ainsi que pour les formateurs proposant des formations initiales et continues en interprétation.

Il est pertinent pour les autres personnes impliquées dans les examens de santé mentale (en anglais : Mental Health Act assessments, MHAAs) tels que les médecins sous la section 12 de cette loi et le personnel de police, mais il est premièrement adressé aux professionnels de la santé mentale qualifiés et aux interprètes travaillant ensemble dans les examens de santé mentale (MHAAs).

Il peut être intéressant pour les personnes utilisant ces services, les aidants et ceux ayant passé des examens via un interprète que ce soit sous la loi concernant la santé mentale ou sous tout autre instrument statutaire. 

Il peut s’appliquer aux professionnels travaillant sous d’autres juridictions, que ce soit au Royaume-Uni ou à l’international dans lors d’examens similaires à ceux rencontrés sous la loi de 1983 concernant la santé mentale (MHA) et lorsque qu’un interprète en langue parlée et/ou langue des signes est présent.

Quel est l’objectif de ce guide ? 

Ces outils d’apprentissage indépendant, ressources de formation, lignes de conduite professionnelle, conseils, fiches d’information et exemples pratiques ont été créés à la suite de l’étude de recherche de 3 ans intitulée « Interpréter pour les examens de santé mentale » (Interpreting for Mental Health Act Assessments, INforMHAA)  financée par l’Institut national de la recherche pour la santé et le soin : école pour la recherche en protection sociale. (National Institute of Health and Care Research – School of Social Care Research, NIHR SSCR). Cette étude est donc une ressource basée sur des preuves.

La méthode de recherche comprend une révision complète du champ de recherche, des questionnaires, des entretiens, des scénarios pratiques simulés accompagnés d’un retour d’information (feedback) structuré.

Comment utiliser ce guide

Ce guide se présente sous forme d’une série de sujets qui peuvent être consultés sans ordre particulier, selon les besoins. Chaque ressource a été écrite de façon à pouvoir être utilisée individuellement, mais les lecteurs sont aussi envoyés vers des ressources supplémentaires en rapport avec le sujet, si nécessaire.  Certains chapitres s’adressent plus particulièrement aux interprètes qu’aux professionnels de la santé mentale, mais tous sont pertinents.

Ce guide est composé de 13 sujets qui abordent en premier lieu des considérations générales puis qui sont ensuite  présentés dans un ordre chronologique, commençant par la période avant l’examen de santé mentale (MHAA) (préparation), pendant l’examen, et après l’examen. Des liens vers d’autres chapitres de ce guide ainsi que des ressources spécifiques sont aussi fournis. Il n’est pas nécessaire de lire ce guide du début à la fin en suivant l’ordre dans lequel les chapitres sont présentés. Chaque chapitre peut être lu individuellement.

Sujet Contenu
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES 
1. Outils d’apprentissage indépendant Contexte concernant la création de ce guide et de ces ressources.

2.

Contexte et rôles principaux 

Guide statutaire concernant l’utilisation d’interprètes et obligations légales.

De quelle façon le travail dans le contexte d’un examen de santé mentale conforme à la loi sur la santé mentale se différencie de la pratique professionnelle classique de l’interprétation en santé mentale ?

Que signifie « garder la personne examinée au centre » ?

Quelles sont les responsabilités de chacun ?

3.

Mise en pratique de la prise de décisions légales 

Clarifier la place de l’interprète dans la prise de décision légale et le rôle de l’interprète (non en tant que défenseur)
AVANT L’EXAMEN (PRÉPARATION)

4.

Quand et pourquoi travailler avec un interprète ?

Responsabilités des professionnels de la santé mentale qualifiés et aspects concrets à l’heure de garantir la présence d’un interprète.

Quand l’absence d’interprète est-elle acceptée ?

Quels types d’interprètes doivent être présents et quelle expérience doivent-ils avoir ?

5.

Briefing entre l’interprète et le professionnel de la santé mentale qualifié

L’importance d’un briefing.

Ce qui pourrait être négocié.

Ce qu’un professionnel de la santé mentale qualifié pourrait vouloir demander.

Ce qu’un interprète pourrait vouloir vérifier.

Le type de contenu inclus.

6.

Concepts clés et termes pour les interprètes (et les professionnels de la santé mentale qualifiés)

La nature statutaire du langage utilisé lors d’un examen de santé mentale signifie que certaines intentions et certains mots peuvent ne pas être entièrement compris.

Les raisons pour lesquelles les professionnels de la santé mentale qualifiés doivent savoir si le sens de leur message a été transmis de façon « adéquate ».

Les raisons pour lesquelles les interprètes ne peuvent pas traduire mot pour mot.

PENDANT L’EXAMEN

7.

Modes d’interprétation

Quel mode d’interprétation un professionnel de la santé mentale qualifié aimerait utiliser et pourquoi ?

Quelle méthode d’interprétation un interprète souhaiterait utiliser et pourquoi ?

Considérations clés lors de la représentation de la personne examinée à travers la médiation d’un interprète.

8.

Arrêter un examen fait à travers la médiation d’un interprète.

Comment les professionnels de la santé mentale qualifiés peuvent exprimer leur insatisfaction concernant un examen de santé mentale fait avec l’aide d’un interprète.

Quand et pourquoi arrêter un examen de santé mentale ?

Aspects pratiques à prendre en compte lors de l’arrêt d’un examen concernant l’éthique, les risques et les préjudices.

9.

Sensibilité culturelle et médiation culturelle

Quel rôle l’interprète joue-t-il, s’il en joue un, dans la médiation culturelle ?

Interprétation et défense

Quelle pourrait être la meilleure pratique concernant l’utilisation de l’information culturelle et communautaire qu’un interprète pourrait avoir et quand n’est-il pas acceptable d’utiliser cette information ?

APRÈS L’EXAMEN

10.

Le parcours complet du patient

Pourquoi les interprètes sont-ils nécessaires pour garantir la continuité immédiatement après l’examen et par la suite ?

11.

Compte rendu et prise en charge

Qu’est-ce qu’un bon compte rendu ?

La façon dont les interprètes sont pris en charge.

12.

Problèmes liés à l’enregistrement d’informations

Enregistrer le langage utilisé par l’interprète et les créneaux de réservation des interprètes dans les systèmes. 

13.

Gouvernance, responsabilités et protection

Questions importantes en termes de protection et de gouvernance lorsqu’un interprète fait partie de l’examen.

Ressources complémentaires 

Sujet Contenu

R1 

Objectifs des ressources 

Description des raisons à l’origine de la création de ces ressources, inclut une clause de non-responsabilité.

R2 

Scénarios écrits d’examen de santé mentale avec la participation d’un interprète

Quatre scénarios d’examen de santé mentale, qui incluent le contexte concernant leur création et les différentes utilisations possibles lors de formations. 

R3 

Liens vers des sites Internet

Liens vers les ressources Internet avec descriptions des langues et différents formats.
R4 Idées de formation : Comment utiliser les ressources vidéo ? Conseils concernant l’utilisation des scénarios au format vidéo pour former les professionnels de la santé mentale qualifiés et les interprètes.

R5

Développement des compétences de compte rendu

Ressources de formation pouvant être utilisées comme suivi des bonnes pratiques de compte rendu.

R6 

Liste de références sélectionnées 

Une liste de références utiles expliquant pourquoi ces lectures complémentaires peuvent être utiles.

R7

Liste de prérequis minimum nécessaires à une bonne pratique pour les interprètes

Se concentre sur une pratique spécifique lors d’un entretien durant un examen de santé mentale.

R8

Quelles informations enregistrer

Aide mémoire liée au chapitre de ce guide consacré à l’enregistrement d’informations.

R9

Liste de prérequis minimum nécessaires à une bonne pratique pour les professionnels de la santé mentale qualifiés

Se concentre sur une pratique spécifique lors d’un entretien durant un examen de santé mentale.

R10

Documents complémentaires en lien avec ce guide

Aperçu des documents complémentaires en lien avec ce guide, avec une introduction expliquant pourquoi chacun de ces documents peut être utile et des liens actifs.


  1. Contexte et rôles principaux 

La deuxième partie de ce guide propose un bref aperçu dans un langage simple du contexte de la loi sur la santé mentale (MHA) de 1983, des examens de santé mentale conformes à cette loi (MHAAs), et des rôles associés aux professionnels de la santé mentale qualifiés (AMHPs) et aux interprètes lors de ces examens. Ce guide est particulièrement destiné aux interprètes n’ayant jamais ou ayant peu travaillé dans ce contexte mais il peut être aussi utile aux professionnels de la santé mentale qualifiés n’ayant pas l’habitude de travailler avec des interprètes afin qu’ils puissent acquérir une meilleure compréhension du rôle de l’interprète dans ce contexte.

  1. Mise en pratique de la prise de décisions légales 

Lors de chaque examen de santé mentale (MHAA), le professionnel de santé mentale qualifié (AMHP) est la personne responsable de prendre, à terme, une décision concernant les résultats de cet examen. Cela étant dit, lorsqu’une médiation via un interprète est nécessaire, l’interprète contribue à la prise de décision qui soit la plus appropriée étant donné son rôle de médiateur lors de la communication. Le chapitre 3 explique la façon dont les deux parties peuvent réussir ce processus, la façon dont ils doivent prendre conscience de leurs responsabilités et de leurs rôles respectifs lors de ce processus, et détaille les considérations pratiques qui doivent être prises en compte. 

  1. Quand et pourquoi travailler avec un interprète ?

Notre étude montre que les recommandations actuelles destinées aux professionnels de la santé mentale qualifiés, expliquant quand et pourquoi un interprète peut être nécessaire, ont tendance à se concentrer sur ce qui est recommandé et non sur la façon de travailler avec eux. Elles sont aussi ambitieuses et manquent d’une réelle réflexion concernant les difficultés pratiques rencontrées dans le milieu professionnel. Le chapitre 4 de ce guide prend en compte quand utiliser un interprète, quel type d’interprètes sont nécessaires, notamment comment déterminer leur niveau d’expérience, et quels dilemmes peuvent être impliqués.

  1. Briefing entre l’interprète et le professionnel de la santé mentale qualifié

Un briefing se réfère à une séance de préparation ayant lieu entre un professionnel de la santé mentale qualifié et un interprète avant de mener un examen de santé mentale. Cela permet d’établir les bases afin de développer une compréhension partagée et une collaboration efficace entre le professionnel de la santé mentale qualifié et l’interprète lors de l’examen. Notre étude montre les bénéfices d’un briefing avant l’examen entre un personnel de la santé mentale qualifié et un interprète dans la dissipation des malentendus concernant les rôles professionnels respectifs de chacun, et dans une réflexion autours des stratégies préférées pour résoudre ces défis. Le chapitre 5 de ce guide détaille les considérations et les pratiques clés pour les professionnels de la santé mentale qualifiés et les interprètes afin que leur briefing soit efficace.

  1. Concepts et termes légaux clés de la santé mentale

Le chapitre 6 de ce guide comprend des informations concernant les termes clés et les concepts de la législation de la santé mentale car notre étude a montré que beaucoup d’interprètes peuvent ne pas être entièrement conscient de la signification et des conséquences de certains concepts et termes légaux clés de la santé mentale spécifique aux examens de santé mentale (MHAAs). Cela peut créer des difficultés inutiles lors de la préparation et pendant un examen de santé mentale (MHAA) lorsque certains termes et concepts concernant la santé mentale et la loi ont des implications ou un sens particuliers. Parfois, des termes peuvent sembler compréhensibles entre les langues car, dans des contextes différents, ils peuvent être communément utilisés en perdant leur signification hautement spécifique dans le contexte légal et de la santé mentale, particulièrement lors d’examen de santé mentale. Le chapitre 6 de ce guide aide à faire face à ce défi.

  1. Modes d’interprétation

Du point de vue d’un professionnel de la santé mentale qualifié, non seulement ce que dit un individu mais aussi la façon dont l’individu communique, permet d’évaluer l’état de santé mentale de cet individu, d’évaluer sa capacité à parler de sa situation et des résultats potentiels de cet examen et de ce que cela peut impliquer.  Les professionnels de la santé mentale qualifiés doivent aussi s’assurer que les points clés qu’ils doivent énoncer sont transmis de façon précise par l’interprète afin de remplir les obligations légales inhérentes au rôle du professionnel de la santé mentale qualifié. 

Certains professionnels de la santé mentale qualifiés ne savent peut-être pas que les interprètes ont à leur disposition plusieurs modes d’interprétation qui leur ont été enseignés et qu’ils peuvent décider d’utiliser selon le contexte, ils peuvent choisir par exemple, entre interprétation “consécutive” ou interprétation “simultanée”. Le chapitre 7 de ce guide s’appuie sur notre étude, qui a démontré que la plupart des professionnels de la santé mentale qualifiés considèrent les interprètes comme un canal neutre d’échange d’information et ne réalisent pas que des décisions doivent être prises concernant les modes d’interprétation. Ils n’ont pas conscience non plus des complexités liées à la représentation, et que les interprètes font plus que “simplement traduire” des mots ou des signes entre les langues, ils cherchent une équivalence de sens ce qui signifie que dans certains cas, ils peuvent utiliser des expressions ou des mots différents de ceux que l’on pourrait retrouver dans une traduction littérale. Cela peut être à la fois un avantage et un inconvénient dans le contexte légal. En communiquant des informations aux professionnels de la santé mentale qualifiés concernant les différents modes d’interprétation et en prenant en considération les aspects uniques de chaque examen, le chapitre 7 a pour objectif d’aider les professionnels de la santé mentale qualifiés à choisir consciemment le mode d’interprétation qui serait le plus adapté à la situation.

  1. Arrêter un examen de santé mentale 

Parfois, il est nécessaire de sérieusement considérer si oui ou non un entretien lors d’un examen de santé mentale fait via un interprète doit être interrompu ou doit prendre fin. C’est au professionnel de la santé mentale qualifié que revient la responsabilité de prendre cette décision. Le chapitre 8 de ce guide aborde les raisons liées à la prise d’une telle décision, en ce qui concerne l’efficacité de l’examen et comment cela affecte les conditions nécessaires “adéquates” pour cet examen.  Notre étude montre que les professionnels de la santé mentale qualifiés peuvent être très réticents à l’arrêt de l’examen en raison d’aspects pratiques liés à l’obtention d’interprètes et à une limite de temps.  Ce guide aidera les professionnels de la santé mentale qualifiés n’ayant peut-être pas encore entièrement considéré ce qu’implique la réalisation d’un entretien approprié. Il aborde aussi la possibilité d’interrompre un entretien si les compétences de communication ou la performance de l’interprète ne sont pas à la hauteur des standards demandés. La décision d’interrompre l’entretien doit être prise en prenant en compte les besoins de la personne examinée, cette personne peut être en grande détresse psychologique, et repousser l’entretien pourrait augmenter cette détresse. Le chapitre 8 de ce guide a pour objectif de conseiller les professionnels de la santé mentale qualifiés lors de ce processus de prise de décision.

  1. Le rôle et les responsabilités de l’interprète : Sensibilité culturelle et médiation culturelle

Notre étude confirme les conclusions faites par des études précédentes dans d’autres domaines : les professionnels de la santé mentale qualifiés (ainsi que d’autres professionnels tels que les personnes travaillant dans le système de santé ou dans le système juridique) ont différents points de vue concernant le rôle des interprètes et ne savent pas exactement jusqu’à quel point l’interprète doit fournir une explication ou un contexte culturel. Certains ont une vision très limitée du rôle de l’interprète, pouvant exclure toute explication relative au contexte culturel. D’autres voient les connaissances culturelles apportées par l’interprète comme faisant partie intégrante du rôle de celui-ci, qui consiste à garantir une compréhension complète entre toutes les parties. De même, les données que nous avons collectées et les formations initiales révèlent que les interprètes eux-mêmes ne sont pas entièrement sûr de la quantité d’information culturelle devant être fourni lors d’un examen de santé mentale. Le chapitre 9 de ce guide explique ce qu’il est approprié de considérer en termes de médiation culturelle à la fois pour les professionnels qualifiés de la santé mentale et pour les interprètes. Il les conseille et les aide à trouver le bon équilibre concernant le moment et la façon d’intégrer des explications culturelles.

  1. Le parcours complet du patient

Le besoin de médiation par un interprète peut aller au-delà de l’entretien lors de l’examen de santé mentale.  Cela a des conséquences pour le professionnel de la santé mentale qualifié dont les responsabilités incluent celle de trouver un interprète et pour l’interprète choisi pour interpréter cet entretien.  L’étude sur laquelle s’appuie ce guide a démontré qu’il existe des contraintes concernant la durée de réservation d’un interprète et/ou le manque de considération d’autres aspects concernant les prérequis de l’interprète tout au long du parcours de la personne examinée. Dans le chapitre 10 de ce guide nous abordons des considérations supplémentaires qui ne s’appliquent pas à tous les cas mais auxquelles il est important de réfléchir.

  1. Compte rendu

Un compte rendu ou debriefing est une conversation brève, informelle entre deux professionnels. Cette conversation a lieu une fois que l’examen de santé mentale est terminé et que le résultat de cet examen a été communiqué à la personne examinée.

Le but d’un compte rendu est de créer un espace de réflexion concernant le processus d’examen de santé mentale dans son ensemble, l’efficacité de la coopération interprofessionnelle, les défis linguistiques et culturels spécifiques rencontrés et tout problème entraînant des conséquences sur le bien-être des professionnels impliqués.   

Les données de notre étude indiquent que les interprètes ont très rarement l’occasion de faire un compte rendu avec des professionnels, notamment des professionnels de la santé mentale qualifiés. Le chapitre 11 de ce guide aborde les raisons pour lesquelles un compte rendu même très court présente de nombreux avantages pour les deux professionnels. Les professionnels de la santé mentale qualifiés peuvent créer un espace de parole où les interprètes peuvent exprimer leurs besoins, les professionnels de la santé mentale peuvent leur conseiller des stratégies d’adaptation, et répondre à des besoins non-résolus afin d’aider les interprètes à tourner la page (en anglais : « containment »). Notre étude montre aussi qu’il est utile de remplir le formulaire de compte rendu du professionnel de la santé mentale qualifié si des difficultés en lien avec un ou plusieurs aspects du processus d’interprétation ont été remarquées. Parfois il n’est pas possible d’aborder ces difficultés lors de l’examen, c’est pourquoi elles peuvent être abordées lors du compte rendu. Ce compte rendu est aussi utile pour des pratiques futures.

  1. Problèmes liés à l’enregistrement d’informations

L’enregistrement d’information à la suite d’un examen de santé mentale (dans le formulaire de compte rendu du professionnel de santé mentale qualifié) varie au niveau régional et national, il n’y a pas de modèle prédéfini ni de prérequis. L’absence d’un modèle prédéfini rend difficile l’identification de disparité lors de l’examen ou lors de la prise de décision à la suite de cet examen liées au langage ou aux conditions de la médiation via interprétation de l’examen.  Notre étude a montré que les informations concernant les interprètes préférés, les difficultés liées au langage utilisé ou à l’interprétation qui peuvent avoir eu lieu lors de l’examen, et les bonnes pratiques sont parfois enregistrées au niveau local mais de façon irrégulière. Le chapitre 12 de ce guide présente les informations qu’un professionnel de la santé mentale qualifié peut souhaiter enregistrer à la suite d’un examen de santé mentale. 

  1. Gouvernance, responsabilités et protection

Plusieurs difficultés liées à la gouvernance ont été mises en lumière par notre étude, elles se concentrent autour de ces quatre thèmes clés : régulation, confidentialité, protection et examen à distance. Il existe des règles de bonne pratique pour chacun de ces thèmes, ces règles sont détaillées dans le chapitre 13 de ce guide. Plus particulièrement, notre étude a montré que « l’interprétation à distance » dans toutes ses formes peut poser des difficultés lors d’examen de santé mentale. Les impacts que cela peut avoir sur les résultats de l’examen de santé mentale doivent être considérés attentivement.

RESSOURCE R1 

Introduction aux vidéos simulées de bonnes pratiques 

Dans le cadre du projet, quatre simulations d’examen de santé mentale ont été filmées. Elles ont été filmées pour trois raisons :

  1. Afin d’illustrer visuellement des exemples de bonnes pratiques et de moins bonnes pratiques concernant le comportement des professionnels de la santé mentale qualifiés et des interprètes lors d’un examen de santé mentale.
  2. Afin d’utiliser les simulations comme support de discussion sur les bonnes et mauvaises pratiques lors d’une collecte de données supplémentaire grâce à des groupes de discussion en ligne composés de professionnels de la santé mentale qualifiés, d’interprètes et de patients. 
  3. Afin d’avoir des ressources de formation gratuites et disponibles pouvant être utilisées avec des professionnels de la santé mentale qualifiés et des interprètes lors de formations initiales ou continues.

Chaque vidéo simulée a été créé en utilisant un scénario développé par l’équipe de recherche « Interpréter pour les examens de santé mentale » (INforMHAA), inspirées de nos propres expériences en tant que professionnels de la santé mentale qualifiés et qu’interprètes, ainsi que des expériences réelles qui nous ont été rapportées par des professionnels de la santé mentale qualifiés, des interprètes ou des patients via nos questionnaires et nos interviews.

Chaque vidéo présente des acteurs professionnels jouant le rôle d’individus ou de parents ainsi qu’un professionnel de la santé mentale qualifié réel. Dans trois de ces scénarios, un membre de l’équipe de recherche « Interpréter pour les examens de santé mentale » (INforMHAA), ou du groupe consultatif joue le rôle d’un professionnel médical.

Dans chaque vidéo, il est spécifiquement demandé au professionnel de la santé mentale qualifié et à l’interprète de poser des questions, de prendre des décisions ou d’interpréter de façon à mettre en valeur les principales difficultés qu’il est possible de rencontrer lors de ces examens. Ces vidéos ne reflètent pas la qualité réelle de leurs compétences en tant que professionnel de la santé mentale qualifié et qu’interprète et ne proposent pas non plus de modèle à nécessairement reproduire. Nous sommes reconnaissants envers les professionnels de la santé mentale qualifiés et les interprètes d’avoir accepté de ne pas faire preuve de leur pratique professionnelle habituelle qui est excellente (!)

L’objectif lors de la création de ces scénarios pour illustrer des exemples de bonne et moins bonne pratique était d’encourager les discussions concernant les bonnes pratiques de collaboration entre professionnels de la santé mentale qualifiés et interprètes.

Deux façons d’utiliser les scénarios d’entraînement

Nous utilisons les scénarios de deux façons différentes.

  • La première approche que nous proposons est principalement centrée sur la pratique de l’interprétation avec une attention particulière prêtée aux interactions entre l’interprète, le professionnel de la santé mentale qualifié et la personne passant l’examen. Les vidéos peuvent être téléchargées depuis le site internet INforMHAA, la ressource R3 explique plus en détails où les trouver. La ressource R4 détaille la façon dont ces vidéos peuvent être utilisées lors d’une formation pour interprètes ou d’une formation commune pour interprètes et professionnels de la santé mentale qualifiés.
  • La deuxième approche que nous proposons n’utilise que les scénarios écrits que nous avons créés pour aider les acteurs des vidéos à improviser car, à part entière, ces scénarios partiellement écrits sont utiles pédagogiquement. Dans ces versions, les difficultés légales et liées au contexte sont mieux détaillées. Ces scénarios peuvent être utilisés lors d’une formation initiale pour professionnels de la santé mentale qualifiés ou d’une formation continue commune pour interprètes et professionnels de la santé mentale qualifiés. Ils peuvent être trouvés dans la Ressource R2, et présentent leur contexte et les différentes utilisations possibles lors de formations.